Les Organisation de la Société Civile : de la représentation à la participation

Les membres et même ceux qui créent une association ou une ONG ou une coopérative rencontrent souvent des difficultés quant à l’orientation de leurs actions pour plus d’efficacité.

Selon les analyses des capacités effectuées auprès de ces OSC, le problème provient de leur connaissance restreinte des fonctions et de la raison d’être de la société civile, surtout dans son rôle de représentation et de participation. Ces points restent flous et parfois incompris.

Il existe également une frange de la population qui ignore ce qu’est exactement qu’une société civile. Et pourtant, c’est un élément fondamental à prendre en compte si l’on veut réellement lancer le pays vers un développement durable et équitable. Comment la société civile peut-elle se positionner en tant qu’acteur majeur sur l’échiquier socio-économique ?

Pour élucider ces questions, nous vous proposons cet entretien avec notre conseiller technique en renforcement de capacité, Miharisoa Ratsimandratra. Par ses recherches et son expérience dans l’accompagnement des OSC de différente taille et de différentes formes, il est une des personnes ressources chez FANAINGA pour mieux décrypter ces rôles de la société civile.

Comment la société civile joue-t-elle jouer son rôle de représentation ?

Les OSC sont appelées à représenter les différentes catégories de citoyens ; cette représentation se matérialise surtout par le fait que les organisations portent les besoins et aspirations de leurs groupe cible respectifs, et essaient d’y remédier de différentes manières.

A travers cette fonction, elles jouent en quelque sorte le rôle de « voix du peuple » si l’on nous permet l’expression et d’interface entre les dirigeants et la population. Et ceci, afin d’assurer un équilibre de rapports de pouvoir, essentiellement entre l’Etat, ses différentes ramifications territoriales, les collectivités territoriales décentralisées et les diverses catégories de citoyens. Le leitmotiv : faire primer l’intérêt général sur le microcosme politico-social et par conséquent promouvoir une meilleure gestion des affaires publiques.

On observe souvent que les OSC assurent leur rôle de représentation mais trainent un peu dans la participation. Comment remédier à cela ?

C’est effectivement le cas. Au-delà de leur rôle de représentation, on attend surtout des OSC qu’elles assument pleinement leur fonction de participation. En effet, les OSC contribuent efficacement au développement durable et équitable à partir du moment où :

  • (i) elles participent activement dans l’élaboration des politiques sectorielles, territoriales, à leur concrétisation mais aussi à leur évaluation.  Tel est le cas de CCOC qui intervient actuellement dans l’évaluation des Programmes d’Investissements Publics (PIP) afin de permettre un meilleur impact de ces investissements pour la population.
  • (ii) elles essaient de remédier à des lacunes ou à des problèmes sociaux à travers leurs initiatives afin de permettre à leurs groupes cibles de jouir des droits fondamentaux comme l’accès à l’eau potable, l’éducation, ou encore la santé.

Cette participation peut aussi dans certains cas revêtir d’autres formes, pas forcément dans l’élaboration de politiques, quand il s’agit par exemple de prendre des décisions relatives à un secteur et que la société civile est consultée. D’ailleurs, à Madagascar, l’Etat a déjà manifesté sa volonté de concrétiser le rôle de participation de la société civile, ainsi que toutes les forces vives à travers la mise en place des structures de concertation pour chaque niveau de décentralisation.

La participation de la société civile constitue alors le moyen le plus sûr de tracer des orientations précises et efficaces dans toute politique de développement ; et c’est le chemin idéal à prendre si un pays veut réellement asseoir les bases solides d’un développement durable et équitable. Effectivement, tant que les politiques de développement sont unilatéralement adoptées par l’Etat, elles ont peu de chance d’aboutir et d’engendrer des résultats concrets.

Non seulement, la participation est une preuve irréfutable de la démocratie dans un pays mais elle implique également la population directement concernée par la politique, qui connaît les axes d’intervention prioritaires et les besoins réels d’un secteur donné.

Quels sont donc les défis à relever pour les OSC afin d’assurer ce rôle ?

Nous avons dit que la réalité est toute autre car la majorité des OSC n’assument pas encore pleinement leur fonction de participation faute surtout à :

Ainsi, pour concrétiser une vision démocratique effective ainsi qu’un réel développement durable pour Madagascar, il est tout simplement impensable d’y arriver sans une société civile forte. Par conséquent, permettre aux OSC d’évoluer dans un contexte favorable, leur permettant d’assumer pleinement leurs rôles devrait figurer parmi les priorités de l’Etat et de toutes les parties prenantes.

Les défis sont là, quid de l’engagement de chacun ?

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