Accès à l’information : de quoi parle-t-on ?

Aujourd’hui, à Madagascar, alors que l’avant-projet de loi sur l’accès à l’information fait débat entre la société civile et le gouvernement, est-on sûr de savoir ce que cela implique réellement ?

Récemment, dans le cadre de la mise à jour de l’engagement de l’Union Européenne envers la société civile à Madagascar, Fanainga a lancé un sondage auprès des organisations de la société civile. Une des questions abordées était de faire une évaluation du contexte dans lequel la société civile évolue. Parmi les aspects mentionnés figure celui de l’accès à l’information. Le sondage a révélé une note plutôt positive.

Aussi, pour mieux comprendre cette tendance, nous nous sommes penchés sur les informations que les OSC considèrent comme nécessaires.

Comme l’indique ce graphique, les informations concernant les financements et autres appuis des PTF sont les plus demandées. L’on peut en tirer 2 conclusions :

  • D’abord, la société civile malgache, à l’image du pays, dépend encore grandement de l’aide financière des PTF pour pouvoir travailler efficacement.
  • Ensuite, la société civile, cantonnée dans son rôle de fournisseur de service pour pallier aux défaillances de l’Etat, connaît mal toute la portée qu’elle pourrait réellement avoir, en termes d’acteur à part entière de la vie publique.

En effet, selon la doctrine canadienne, les objectifs de l’accès à l’information sont « de favoriser la démocratie, ce qu’elle fait de deux manières connexes. Elle aide à garantir, en premier lieu, que les citoyens possèdent l’information nécessaire pour participer utilement au processus démocratique, et, en second lieu, que les politiciens et démocrates demeurent comptables envers l’ensemble de la population »  

Alors, oui, il est important que les informations sur les divers appuis des PTF soient accessibles et compréhensibles. Il n’en reste pas moins que le plus important pour une OSC reste, d’une part, d’œuvrer en connaissance de tout ce qui entoure la thématique de son action, et d’autre part, de pouvoir interpeller les autorités sur ce les besoins réels de la société.

Il s’agit bien évidemment d’informations parfois sensibles. Sensibles surtout parce qu’elles forceraient les autorités et le politique à se soumettre derechef aux règles qu’ils ont parfois tendance à ignorer. Et c’est tout le changement que la société civile est en droit d’exiger.

D’autres dimensions qui touchent l’environnement et le fonctionnement des OSC sont aussi à prendre en compte pour que les actions de celles-ci aient des impactes sur le développement.

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