Politique nationale pour l’égalité Homme-Femme : Les OSC sur le chantier

L’élaboration de la politique nationale pour l’égalité Femme-Homme (PNEFH) pour Madagascar est en marche. Sous le leadership du ministère de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme, l’existence de cette politique renforcera d’avantages les efforts déjà menés dans la promotion de la parité à Madagascar.

Avec d’autres cadres tels que la loi sur le planning familial, la loi sur les violences basées sur le genre et de la stratégie nationale sur la lutte contre le mariage des enfants, et malgré les lacunes dans leur application et vulgarisation, Madagascar est sur la bonne voie pour réduire l’inégalité Femme-Homme. Ainsi, pour donner suite au Forum génération égalité à Madagascar, différentes consultations sont en cours de s’organiser pour mobiliser les acteurs à se pencher sur les questions autour du genre et l’égalité. Parmi les acteurs de premières lignes, il y a les organisations de la société civile qui ont répondu présentes pour proposer une feuille de route plus inclusive.

Ainsi, un atelier réunissant les Organisations de la société civile (OSC) qui travaillent dans la réduction de l’inégalité et la promotion du genre s’est tenu en septembre dernier. Cet atelier de 3 jours a pour objectif de consolider les connaissances et les actions de la société civile dans leur participation à la définition d’un agenda-genre. Appuyé par l’Unicef et Fanainga, c’ était également une occasion pour ces OSC et les 6 coalitions du FGE Madagascar de réfléchir sur la participation de la société civile malgache au développement d’une politique en matière de genre adaptée aux besoins de chaque couche de la population et de pouvoir répondre aux défis que les femmes et les filles font face.

Selon les statistiques existantes en effet, l’inégalité Homme-Femme existe dans tous les secteurs. En matière de salaire, les femmes par exemple gagnent en moyenne deux fois moins que les hommes: 36 100 Ariary contre 72 800 Ariary (Source: INSTAT/DSM − PNUD − BIT IRD/DIAL – ENEMPSI 2012). De même, 15% seulement des terres cultivables sont officiellement enregistrées à des femmes contre 52% à des hommes ( 2018 in Madagascar Profil du régime foncier et des droits de propriété, USAID, 2020) . Également, 21% des certificats fonciers appartiennent aux femmes contre 74% aux hommes (BAD 2017)

Avec ces données existantes sur le genre à Madagascar et la mise en commun des connaissances du terrain, la société civile malagasy peut alors jouer un rôle effectif dans l’orientation des politiques, stratégies et programmes en matière de genre. Les résolutions de cet atelier composées d’une proposition de plan d’action inclusif et transformationnel et d’un calendrier réaliste vont être présenter aux autres parties prenantes de cette politique nationale sur l’égalité Femme-Homme.

Un plan multisectoriel

Ces organisations de la société civile malagasy plaident ainsi en faveur de cette proposition. Parmi les axes prioritaires de ce plan figures :

  • L’augmentation de candidature féminine aux élections présidentielle et législative
  • Plus d’accès aux ressources productives et financières pour les femmes, surtout en milieu rural,
  • Faciliter encore plus les signalements et plus de plainte des VBG
  • Meilleure prise en charge des victimes de VBG
  • La résilience des femmes face au changement climatique, l’accès à l’eau.

Bien entendu, des actions menées par la société civile doivent influencer la politique générale de l’État qui définit les priorités du pays pour l’atteinte de ces objectifs prioritaires.Et la société civile malagasy va surtout plaider pour la priorisation des axes qu’elles ont définis dans cette proposition commune.

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