Protection des mangroves : forte mobilisation des communautés locales

FIMPIFIMAHO (Fikambanan’ny mpiompy trondro Miaro Ala Honko) est une association des pisciculteurs d’Ambondrolava, commune de Belalanda, district de Tuléar II. L’association a pour mission de protéger les ressources naturelles, à savoir la forêt de mangroves et les ressources marines, et de promouvoir la pisciculture pour réduire la pression sur l’exploitation abusive des ressources naturelles. Plusieurs étangs ont été creusés et rendus opérationnels dans le fokontany d’Ambondrolava ; des milliers d’alevins ont été introduits depuis 2021 et les membres de cette association commencent déjà à vendre des poissons. En voyant les résultats, quelques ménages ont déjà commencé la mise en place de leur propre étang piscicole. L’association espère que d’ici quelques années, le fokontany deviendra le premier centre d’approvisionnement en poisson frais d’eau douce dans le District de Toliary II.

Depuis sa création, l’association travaille beaucoup dans la sensibilisation sur la protection de ces ressources marines et des mangroves et l’aménagement des sites de production piscicoles et d’irrigation de forêts de mangroves. L’OSC entend également chercher des pistes d’amélioration du tourisme local.

Conscients du danger de la destruction de la nature, et mue par une volonté des membres à exploiter les ressources locales afin de remédier au problème d’employabilité dans la Commune, l’association a commencé à mettre en place des étangs par ses propres moyens. Même avec des ressources limitées, les membres n’ont pas reculé et ont en même temps renforcé la sensibilisation de la population sur la protection des forêts de mangroves.

Afin de consolider son ancrage dans ces communautés, l’association s’est mise à négocier avec les autorités locales pour l’acquisition des terrains pour installer ses activités.

En effet, les terrains marécageux dans le fokontany d’Ambondrolava sont encore des terrains domaniaux, La négociation avec la commune a porté ses fruits car non seulement l’association a obtenu le terrain mais en même temps, elle a eu l’appui de la Commune pour sensibiliser la communauté.

Le changement est toujours possible





La majeure partie de la population dans la Commune de Belalanda dépend de l’exploitation des ressources naturelles : fabrication de charbon de bois, pêche, coupe et vente de roseaux. Leur revenu est donc instable et dépend de la disponibilité de ces ressources. Mais comme le nombre d’exploitants ne cesse d’augmenter chaque année et les ressources de diminuer, l’association a proposé une initiative de pisciculture et de trouver d’autres alternatives de source de revenus pour cette population afin que chaque famille puisse vivre aisément sans détruire la nature.

Cette proposition séduit les membres de la communauté car :

Le commune possède des vastes bas-fonds inexploités qui pourront être transformésen étang et des canaux naturels irriguent déjà les forêts de mangroves et ces parcelles.

Les poissons d’eau douce sont très appréciés par les consommateurs dont les hôteliers.

La fraicheur des produits donne aussi une valeur ajoutée sur le marché. La commercialisation est assurée, d’où une amélioration des revenus des ménages.

● La création de cette nouvelle activité libère la communauté à la dépendance aux exploitations abusives de la nature.

« La forêt de mangrove est essentielle pour la communauté dans la protection de l’environnement. Tout le monde devrait se mobiliser pour la protéger, et c’est la raison principale de notre existence »

Population locale

Gestion durable et développement local

Les projets portés par l’association ont rassemblé les membres de la communauté autour d’une vision commune. Avec cette prise de conscience collective, une nette diminution de l’exploitation des mangroves a été observée. D »ailleurs, le règlement interieur de la communauté de base sur la protection des ressources naturelles a été renforcé.

FIMPIFIMAHO a intégré l’ONG Honko qui regroupe plusieurs communauté de base dans la région. Ensemble, ils mobilisent les autorités pour renforcer la protection des forêts de mangroves et mettent en place un système de gestion de ces espaces en collaboration avec les communes.

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