Une stratégie gagnante : agir en même temps dans le développement et la pérennisation des services économiques répondant aux besoins de ses membres à la base et dans le plaidoyer pour la défense des droits des communautés locales. C’est ce que la coopéative FIFIMPAVA (Fikambanan’ny Mpanjono et Vakinankaratra) a mis en place dans la région deVakinankaratra autours de 4 grands lacs de cette régions. FIFIMPAVA est une coopérative de droit malgache. Elle regroupe quatre OSC de communautés locales de base : TAMIA (Tatamo Miray an’Andranobe) qui gère le lac d’Andranobe Est, MMFT (Mpanarato Miatrika ny Fampandrosoana nyTanindrazana qui s’occupe du lac d’Andranobe Ouest), FIMPAFA (FIkambanan’ny MPAnjonoamin’ny Faritra Andraikiba) qui est en charge du lac Andraikiba et FITAMI (FIkambanan’ny TAtamarina MIray), qui se retrouve avec la gestion du lac Tatamarina, à Betafo.
Les membres de ces Communautés de base, ou Vondron’olona Ifotony vivent entièrement des activités d’aquaculture et d’agriculture. Ils sont ainsi dépendants de ces points d’eau.
Pour comprendre la vision de cette OSC, il est impossible d’écarter l’engagement de son leader dans sa création.
Henri Rakotoson, président de la coopérative est un leader très actif dans la défense des droits des communautés locales à une vie digne par l’accès équitable aux ressources et à la terre.
Henri a débuté son engagement en tant que chef de Fokontany. Dans ce rôle il a dirigé des initiatives de développement au sein de son territoire de vie.
Son travail a promu diverses actions de solidarité communautaire, suivies par la mise en place d’une organisation communautaire de base, avec plusieurs groupes engagés à préserver et gérer durablement le lac d’Andranobe de 90ha et les 45ha de vestiges de forêt sur la colline d’Ambohitsokina.
Quatre communautés locales riveraines comprenant 340 ménages ont aménagé les bassins versants et réhabiliter le lac. Avec le temps, un système de gouvernance communautaire s’est installé pour assurer la gestion durable de l’eau et de la biodiversité locale.
D’autres communautés dans les localités avoisinantes ont ensuite rejoint le mouvement pour créer la coopérative FIFIMPAVA.
Le choix de se constituer en coopérative leur est venu tout naturellement car cette forme d’OSC permet à la fois d’agir sur le plan social de la communauté, mais aussi d’entreprendre de activités génératrices de revenus. De ce fait, l’objectif première de la coopérative est de réduire les intermédiaires entre les producteurs et les agriculteurs en le marché. Cela augmente ainsi les bénéfices générés par l’aquaculture, ce qui va leur permettre d’améliorer le niveau de vie des membres et entretenir des actions sociales. FITAMI et FIMPAFA ambitionnent même d’initier des activités touristiques autour de lac de Tatamarina et Andraikiba.
Cette unification de 4 communautés de base en une seule coopérative a permis à chacune de ces membres de renforcer leur capacité dans une démarche de transfert des connaissances et de partage d’information. Après une longue et difficile bataille, elles ont ainsi obtenu le contrat de gestion de ces lacs et bassins versants. Elles ont également mis en place le DINA et un plan d’aménagement.
Ces CoBa travaillent désormais avec un plan d’action annuelle et doivent suivre scrupuleusement un cahier de charge dans leurs activités de gestionnaires. Au fil des échanges avec divers partenaires donc, elles ont acquis une grande connaissance et ont élargir leurs capacités dans le renforcement technique. Des capacités qu’elles alignent et adaptent avec les exigence du changement climatique.
TAMIA remporte le Prix Équateur 2020 :
» TAMIA a restauré le lac Andranobe de 90 hectares et reboisé les collines pour doubler les prises de poisson, réduire l’ensablement et étendre l’irrigation dans quatre communautés dans le centre de Madagascar dépendant d’un écosystème lacustre fonctionnel. «
PNUD, 2020
La reconnaissance formelle de ces CoBa comme acteurs importants dans la préservation du lac et des bassins versants de la zone constitue une force de motivation pour les membres et bénéficiaires.,
La coopérative a aussi travaillé sur sa visibilité et sa communication pour établir une certaine notoriété dans son zone d’intervention. Depuis, elle est un peu plus connue dans son contexte et son approche. Cela fait d’elle une référence en matière de protection et gestion durable et équitable des ressources halieutiques et des bassins versants.
Les familles d’agriculteurs font des activités de pêches et dépendent surtout du lac pour irriguer leurs terrains de culture de contre-saison. D’un autre côté, la protection des territoires contre les exploitations agricoles polluantes et non durables reste un défi majeur dans l’amélioration de la pêche continentale et l’agriculture à Vakinankaratra. La démarche de la coopérative vise ainsi à pousser la communauté à se positionner et à être plus responsable par rapport aux enjeux économiques et environnementaux de la région, pour qu’à long terme elle soit davantage plus résiliente face au changement climatique.
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