L’avenir de Diégo-Suarez est entre les mains des jeunes.

Azôvy mahay

« Azôvy Mahay? » (Qui sait ?) Un nom intriguant pour un club de jeunes récemment créé à Antsiranana, mais un nom lourd de sens, dans la mesure où le questionnement pertinent et les réponses concrètes qui viennent avec constitueraient les nouvelles bases d’une société en pleine évolution.

Azôvy Mahay a été un groupe créé sur Facebook en juin 2019 sous l’impulsion du Docteur Clercy Ntsay, Enseignant-chercheur à la Faculté DEGSP de l’Université d’Antsiranana et directeur de l’institut supérieur en administration d’Entreprises.

Partager, impliquer et s’entraider dans une ambiance bon-vivant qui couve pourtant un sérieux et la pérennité, afin que la jeunesse Antsiranaise se prenne en main autrement en devenant une référence. Telle est la devise du club.

Pour en savoir plus sur ce mouvement, Fanainga a rencontré son fondateur et 3 représentants des membres parmi les quelques dizaines qui composent actuellement le club.

Les membres de Azôvy Mahay. Jan 2020

Fanainga : Pourriez- vous nous éclairer sur la genèse d’Azôvy Mahay?

Clercy Ntsay : Azôvy Mahay est né du constat qu’il existe une très forte disparité entre le niveau des étudiants à Madagascar et à l’extérieur, et même entre les régions à Madagascar. Je considère qu’il y a un minimum de connaissances à avoir pour chaque étudiant universitaire et ce, peu importe sa filière ou son parcours. Voilà un peu l’esprit au départ.

Le fait est que j’ai étudié depuis mon plus jeune âge à Antananarivo, j’ai fait mon doctorat à Paris, et je suis ensuite rentré enseigner à l’Université de Diégo. Ce qui fait que j’arrive à placer des points de référence pour faire la comparaison.

Membres de Azôvy Mahay.

Il se trouve maintenant que mes observations d’un point de vue culturel et sociologique m’amènent aussi à détecter certaines failles de la société diégolaise dans laquelle j’évolue afin d’en corriger certaines. Le fait est que nous sommes essentiellement des « mpiavy », en quelque sorte des étrangers ici. Personne ne peut se targuer d’être véritablement de Diégo. Ce qui amène à un questionnement principal qui est « à quel moment dit-on qu’une personne est de Diégo ? »

Je souhaitais alors créer une communauté de jeunes qui veulent à terme refonder cette identité. Étant donné que cette cause n’est plus atteignable avec nos aînés, on s’efforce donc à donner à cette identité un sens et naturellement de s’en servir pour défendre les intérêts de Diégo.

Au début, j’organisais des activités dans le groupe Facebook Azovy Mahay. C’était pour rendre fiers nos jeunes sur ce qu’ils sont et ce qu’ils ont également. Je postais régulièrement des concours de talents, de défis, des questions de culture générale tous les soirs. Cela permettait également aux jeunes de gagner un peu d’argent, en guise de récompense.

Mais en réalité, on peut dire qu’il n’y avait pas véritablement de plan établi ou d’étapes à franchir pour Azôvy Mahay. Mais, régulièrement, j’invitais les membres les plus actifs autour d’un repas pour échanger sur l’avenir du groupe. C’est en quelque sorte notre assemblée générale.

Fanainga : Actuellement pensez-vous avoir une base stable du premier noyau dure du club . Quelles sont vos perspectives d’avenir ?

Nettoyage de la plage de Ramena par Azôvy Mahay

Clercy Ntsay : J’ai décidé de supprimer le groupe Facebook Azovy Mahay depuis fin octobre. Je considère qu’il est temps d’aller à l’essentiel et ne plus disperser les efforts et les actions. Nos actions se concentreront désormais sur ce club en gestation. Les projets seront planifiés par des équipes au sein de ce club. Ça insufflera également une dimension plus formelle à nos activités.

Il a été constaté que les jeunes impliqués dans ces projets partagent le même idéal de vie ; celui d’avoir un avenir plus serein, plus solidaire et qui se complète dans la diversité en optimisant le potentiel de chacun. Ils viennent pourtant de plusieurs horizons différents de Madagascar. Cela apparaissait comme une évidence lors d’une séance d’entrevue avec certains d’entre eux.

Fanainga : Pourquoi avoir choisi de vous impliquer dans ce club plutôt qu’un autre ? Quelle est votre attente dans le court, moyen et long terme ?

Aurélus TOMBOMANDIMBY (Ancien étudiant de l’ISTD / actuellement Responsable Commercial SOREDIM Diégo) :

Les membres de Azôvy Mahay. Oct 2019

Je n’ai pas eu Mr Clercy comme enseignant à l’université, mais sa réputation auprès de ses étudiants piquaient ma curiosité. Je voulais absolument le voir.

On s’est vus lors d’un concours de débat à l’Alliance française de Diégo et j’ai tout de suite compris d’où vient sa bonne réputation. Azôvy Mahay a été fondé juste après cet événement, et je suis parmi les premiers adhérents. À travers les jeux, défis et les amusements, les liens se sont noués.

Grâce à Azôvy Mahay, Monsieur Ntsay est devenu un ami, un mentor. Plus, je suis fier de cette communauté composée de personnes de divers horizons, rassemblées pour une cause noble à laquelle j’adhère absolument.

FATRARA ODDOSE Alaia (Ancienne étudiant ISTD sans emploi) :

C’est la première fois que j’intègre un groupe, un club. Je me sens impliquée parce qu’au fil des évènements, une connexion s’est créée entre les jeunes. Nous avons appris à se connaître, à s’entraider. Maintenant nous sommes plus qu’un club. C’est devenu une famille, une communauté. J’ai eu par exemple l’opportunité de montrer mes talents culinaires 2 fois aux autres membres. On m’a donné l’occasion d’essayer pour pouvoir à mon tour améliorer mon savoir-faire. Selon les retours de la communauté, je suis une bonne cuisinière même si je ne suis pas la meilleure, pour le moment. Cela me motive donc à me perfectionner dans cette activité.

J’attends donc de ce club une forte connectivité de longue durée, des grands projets, et donner à chaque membre une chance d’avoir un bon avenir professionnel.Et bien entendu, l’objectif étant également de propulser cette belle ville de Diego que nous aimons tous.

Antonella RAHELIARISOA (1re année en droit à la Faculté DEGSP) :

Dans ce club je me sens à l’aise et appréciée. Les membres de cette communauté se chérissent plus que dans d’autres. J’y ressens la fraternité et je suis libre pour exprimer mon opinion. Je suis convaincue que notre solidarité va changer l’avenir de notre ville et notre pays.

D’une idée à un groupe sur les réseaux sociaux, Azôvy Mahay aujourd’hui évolue en Club où les membres actifs se sont regroupés pour commencer à donner la forme de ce qu’ils entreprennent pour la nouvelle image de la jeunesse Diegolaise

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