Une des luttes que nous, société civile malagasy menons est la protection des activistes qui défendent l’intérêt général de la population.. Fanainga réitère que la société civile malagasy n’est aucunement l’ennemie du développement mais participe pleinement à l’émancipation sociale de la population.
L’activisme : une principe démocratique
Dans un contexte de pauvreté généralisée avec un indice de développement humain du pays qui est de 0,521, ce qui le place à au 162ème rang mondial en 2018, un contexte d’accès limité aux ressources pour la majeure partie de la population, des membres de la société civile – entités comme individus- s’activent pour un développement équitable, transparent et démocratique de Madagascar. Une des entraves majeures pour que cette société civile puisse jouer son rôle d’acteur de développement et de gouvernance démocratique dans la société malgache est sa sécurité dans son action et sa prise de parole.
La sécurité des membres de la société civile est particulièrement remise en question aujourd’hui dans les secteurs de la lutte anti-corruption, la bonne gouvernance des ressources naturelles et des terres, la défense de la démocratie (élections) et la défense des droits de l’Homme. En juillet 2018, le Comité des droits de l’homme de l’ONU s’est dit préoccupé par diverses violations des droits humains à Madagascar. Parmi ces violations, figuraient l’emprisonnement et les menaces exprimées contre certains défenseurs des droits de l’Homme et journalistes, en particulier ceux travaillant sur des questions liées à l’environnement, à la lutte anti-corruption ou la défense des droits de la femme. Parmi ces violations figuraient également des manifestations pacifiques réprimées, interdites sous motif qu’elles « risquaient de troubler l’ordre public ». Enfin, parmi ces violations figuraient les risques d’actes harcèlement et d’arrestation sur base d’accusations forgées de toutes pièces ou l’objet d’autres violations dans le cadre du système pénal pour les défenseurs des droits humains qui s’opposaient à des projets d’exploitation des ressources naturelles ou qui accusaient de corruption des représentants de l’État.
Cet environnement n’est pas propice à une action libre de la société civile, créant un contexte où les droits fondamentaux dont dépend la société civile (les droits fondamentaux des citoyens de s’associer, de se réunir pacifiquement et s’exprimer librement) ne sont pas toujours respectés.
Les organisations de la société civile qui travaillent sur les questions environnementales, de lutte anti-corruption et les droits humains continuent de faire l’objet de harcèlement et d’intimidation aujourd’hui, comme démontré par le cas récent harcèlement judiciaire d’un défenseur des droits humains à Ihosy.