Une telle question se pose évidemment lorsque des personnes envisagent de se réunir en association. Mais elle peut également avoir une pertinence pour ceux et celles qui font déjà partie d’une association. En effet, il n’est pas rare que les membres de certaines associations ne connaissent pas réellement la raison d’être de l’organisation dont ils font partie. Ils y ont adhéré pour des raisons diverses : l’association a obtenu un financement, ils font partie de la famille d’un des fondateurs, ou encore ont suivi l’influence du leader, sans y avoir préalablement réfléchi.
Une association se définit comme : « la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices », selon l’ordonnance 60-133 du 3 octobre 1960, qui régit les associations. La création d’une association répond ainsi à des impératifs qui dépassent le simple intérêt économique, se concentrant plus sur des raisons profondes d’origine sociale.
Il y a ainsi certains aspects à prendre en compte :
– Une communauté de personnes présentant une caractéristique commune, qui peut être une localisation géographique, un besoin commun, un activité commune… Par exemple un groupe de jeunes, un groupement d’agriculteurs, un groupe de personnes présentant un handicap, …
– Les relations entre les personnes dans cette communauté, et entre les sous-groupes y existant : l’équilibre de pouvoir, l’égalité sociale, les discriminations, …
– Les conditions socio-économiques, politique, juridique, environnementale et technologique dans lesquelles évoluent ces personnes : la santé, la sécurité de l’emploi, le processus de décision par les autorités …
Au final, une association vise en général l’amélioration des relations ou des conditions citées ci-dessus. Cela se manifeste à l’intérieur de l’association, à travers le comportement de ses membres. Ceux-ci s’arment de motivation, d’engagement, de dynamisme et de responsabilité. Ils fixent ensemble la vision, adhèrent aux valeurs et concrétisent les missions de l’association. La gouvernance d’une association est plus efficace quand elle est organisée de manière à réduire au maximum la concentration de pouvoir et à permettre la plus grande transparence.
A l’extérieur, ce sont les activités et les initiatives de développement entreprises qui témoignent de l’objectif social de l’association, qui trouve ses racines dans la vision, la mission et les valeurs entérinées par ses membres.
Ainsi, le réseau SOA, par exemple, vise à représenter, défendre et faire valoir les droits des paysans malgaches via entre autres des services d’appui et accompagnement à l’installation de jeunes ruraux responsables à travers diverses activités comme la formation, de concertation et de réflexions d’ordre politique avec l’Etat sur la politique agricole et/ou foncier.
Bien que l’adhésion au sein d’une association soit désintéressée, à savoir le soutien d’une cause sans recherche d’un profit personnel quelconque, chaque membre y trouve néanmoins des sources indéniables de motivation, comme :
- Le sentiment d’être utile à la communauté
- Le développement des relations interpersonnelles
- Les opportunités d’apprentissage et/ou de mise en pratique
Pour conclure, au-delà des aspects juridiques, le bienfondé d’une association repose sur une bonne réflexion en premier lieu sur les raisons ou les causes profondes qui le pousse à s’intégrer dans un groupe de personnes. C’est aussi d’agir au sein d’une association de personnes qui ont les mêmes causes à défendre, et partager avec elles un certain nombre de valeurs communes.
Ensuite, la constitution d’une association est basée sur une réflexion collective, réalisée au nom de l’association dans laquelle chaque membre s’identifie, sur une vision qui constitue le changement envisagé sur le long terme et les missions qui constituent la raison d’être de l’association. Les activités ainsi que les initiatives seront par la suite une fois que l’association est fondée et/ou formelle élaborées et mise en œuvre de façon participative avec ses membres, ses publics cibles et ses partenaires. La bonne gouvernance jugée par une gestion transparente, redevable, participative forme le ciment qui lie les membres entre eux et qui mène l’association à une performance.