S’il y a un terme qui pourrait définir les actions de cette organisation, ce serait l’efficacité. Soakoja érige et réhabilite des ouvrages pour permettre à la population d’avoir accès à une source d’eau potable dans 12 communes du district de Vavantenina et Fenerive-est, dans la région Analanjirofo. En tout, elle gère 164 ouvrages dans la région. L’ONG permet donc à plus de 150 000 personnes de bénéficier d’infrastructures en eau et assainissement adéquates.
A première vue, SOAKOJA ressemble à toute autre structure à qui les communes ont délégué la gestion des services d’eau, d’hygiène et d’assainissement. Mais dans sa stratégie d’approche, elle est bien plus qu’un simple appui à la commune. En effet, certaines de ces communes n’ont pas la possibilité de mettre en place des services techniques de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, et beaucoup ne sont pas en mesure de trouver des gestionnaires compétents dans plusieurs domaines liés à l’eau. Pour pallier ce manque, SOAKOJA propose ainsi un large éventail de services en fonction des besoins locaux. Elle se positionne désormais comme un agent majeur de son secteur pour la région.
L’ONG travaille à partir des demandes que les populations formulent pour améliorer l’accès à l’eau.
L’intérêt de l’approche de SOAKOJA réside dans sa proximité avec les bénéficiaires. Elle travaille avec les représentants des usagers tout en contribuant à les dynamiser. Ces derniers sont les premiers juges de la qualité du service de l’ONG et font remonter les appréciations et doléances auprès des autorités.
La relation autorités – usagers – commune principal maître d’ouvrage est ainsi renforcée.
Mode de travail : la co-gestion des infrastructures
L’ONG Soakoja se charge également du renforcement de capacités des comités eau pour que ceux-ci soient capables d’assurer la continuité de la gestion des infrastructures. Dans la même foulée, Soakoja et les communes établissent un partenariat stratégique avec les associations locales des usagers de l’eau. Soakoja a réussi à relever le défi de l’amélioration de l’accès des populations à l’eau potable parce qu’elle a pris en compte le rôle des associations des usagers de l’eau potable, et parce qu’elle met beaucoup en avant la mobilisation communautaire pour encourager les usagers à créer un dialogue avec les autorités, locales et régionales.
Elle a également beaucoup renforcé l’aspect société civile dans son approche, en créant un espace de dialogue multi-acteurs sur les question de l’eau, assainissement et hygiène (EAH) dans la région.
Avec la participation de 11 maires, des représentants des usagers et des différents partenaires techniques et financiers, l’ONG Soakoja a donc contribué à une meilleure compréhension du rôle de tous les acteurs dans le secteur EAH d’une part, et à augmenter la participation des usagers autant dans les discussions que dans le paiement des redevances.
La présence d’une OSC qui comprend à la fois son rôle de promotion du développement communautaire et qui a la compétence nécessaire pour aider les communes à fournir ses services de base est un double avantage pour les populations. Il reste cependant à Soakoja un défi majeur, ce serait l’obtention de la reconnaissance par le Ministère du mode de gestion que l’OSC propose. Car l’Etat prône la gestion des services d’eau uniquement par des entreprises privées qui sont rarement adaptées à des populations enclavées à moindre revenu. Soakoja se doit donc d’obtenir les meilleurs résultats, qui seront ses arguments majeurs pour l’obtention de cette reconnaissance tant attendue.