L’étude menée par l’ONG C-for-C en avril dans le cadre de son projet SAHALA, en avril 2020, a révélé que la violence conjugale à Antananarivo a augmenté. Si le taux de violence domestique et VBG a toujours été très élevé, la situation s’est détériorée à cause du confinement, dans beaucoup de Fokotany, les ménages ont des problèmes financiers, conduisant au stress et donc à plus de violence.
Selon Dr Nicole Ramananirina, secrétaire exécutive du réseau TIHAVA, « culturellement la femme malgache n’a pas l’habitude de dénoncer les violences conjugales. De plus elle a honte de la situation et est persuadée que la Justice ne sera pas de son côté. Cela est ainsi la première raison qui empêche les femmes de dénoncer les violences. »
Sariaka Nantenaina, membre du bureau de l’ONG C-for-C, auteure de l’étude à d’Antananarivo a confirmé que : « Les femmes se tournent vers les Fokotany comme dernier recours. Mais elles ne vont jamais au-delà à cause de la peur que leur mari aille en prison. Elles anticipent déjà par rapport à cette peur que si leur mari va en prison, comment vont-elles subvenir seules au besoin du ménage ? »
Les actions des OSC pour empêcher ces VBG
Face à cette situation, les OSC doivent prendre ses responsabilités. Sariaka Nantenaina parle ainsi d’une stratégie qui se base sur le dialogue.
« Il faut sensibiliser et conscientiser les hommes également. C-for-C ‘intervient au niveau des hommes pour faire diminuer les violences à l’égard des femmes, en les aidant dans le changement de comportement. »
Le réseau Tihava, quant à elle, intervient au niveau des associations. « Nous prenons en main les femmes qui ont porté plainte au niveau du Fokontany. Nous leur apprenons leurs droits comme la Charte des droits de l’Homme, et différents types de violences qu’elles pourraient subir. Lorsqu’elles connaissent leur droit, elles auront moins peur et dénonceront davantage ces violences. »
Les autres types de violences :
Au-delà de violences domestiques, les OSC ont relevé également d’autres formes de violences qui gangrènent notre société. On parle alors de « Body shaming » à l’égard des personnes en situation de handicap. Cette forme de violence a un gros impact psychologique sur elles.
« La société actuelle a encore du mal à accepter nos différences et tend à classer les gens dans des paniers. C’est l’une des causes principales des discriminations dans les sociétés. Nous avons des préjugés et des préacquis. Ces considérations sont tellement ancrées dans les pensées des gens que les proches des PSH ont honte de ces derniers. Les PSH finissent par se limiter et à accepter ces violences verbales. » déplore Sariaka Nantenaina
L’émancipation des personnes en situation de handicap est fortement controversée. Beaucoup d’entreprises discriminent ces personnes.
Dr Nicole Ramananirina défend ainsi que « nous devons accepter les potentiels des PSH. Ce n’est pas parce que certaines personnes ont un handicap qu’elles sont incapables. Il faut également leur faire comprendre leurs droits.»
Une autre violence à l’égard de la Communauté LGBT reste aussi un sujet préoccupant pour la société civile malagasy. Les études qu’elles ont menées ont démontré les raisons qui empêchent la société d’accepter la communauté LGBT.
Selon Sitraka Nantenaina : « notre société ne reconnaît pas que nous ayons tous des systèmes de valeurs et de cultures différentes. C’est d’ailleurs ce point qu’il faut changer en priorité »
« Chaque citoyen devrait connaître ses droits, savoir que malgré les différences nous avons les mêmes droits, et vivre dans les valeurs de la solidarité propre à la culture malgache. »
« Accepter ces différences contribue aussi à la sécurité, à réduire les violences gratuites à l’égard des communautés vulnérables. » cpnfirme Sariaka Nantenaina
Ces propos ont été recueillis lors du débat citoyen que Fanainga, en collaboration avec le Studio Sifaka a organisé sur le thème de la violence.