FARMADA : Pour l’actualisation des formations agricoles rurales.

Selon le Troisième recensement général de la population et de l’habitat, RGPH -3, INSTAT, 2018, plus de 80% de la population malgache vit en milieu rural avec comme principale activité l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’agroforesterie. Pourtant, ces secteurs productifs ruraux ne représentent que 26% du Produit Intérieur Brut (PIB) de Madagascar avec une croissance de 2,8 % en 2021. 

L’agriculture et les forêts locales demeurent la principale source de revenus et contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population malgache. Malheureusement, elles sont dépendantes des aléas climatiques (sécheresse, cyclones, inondations…). Ces deux secteurs absorbent la grande majorité des nouveaux entrants sur le marché du travail estimés chaque année à 400 000 jeunes. Mais il est indéniable que le secteur agricole fait depuis des années face à un manque de compétence pour pouvoir assurer son rôle.

Face à ces multiples défis, la Formation Agricole Rurale (FAR) de masse, permettant la formation d’un grand nombre de personnes constitue un élément de réponse afin de professionnaliser en quantité des acteurs agricoles. Malheureusement, le système actuel de la FAR à Madagascar est caractérisé par une capacité limitée à répondre à la demande et aux besoins quantitatifs et qualitatifs de formation dans le monde rural

Depuis le début de cette année, plusieurs rencontres, ateliers et discussions ont été ainsi menée afin de mettre e place un plaidoyer pour la mise en place d’un cadre actualisé du FAR. Avec ses 191 membres répartis dans 13 régions, le réseau FARMADA s’est porté ainsi comme plateforme d’échange et de concertation entre différents acteurs travaillant dans la formation agricole. Cette structure a déjà permis d’unir et de porter leur voix dans le cadre du processus d’élaboration de la SNFAR, adoptée en 2012. 

Dans cette optique, un diagnostic de la FAR de masse à Madagascar a été réalisées par le Réseau FARMADA dans le cadre de l’initiative appuyée par Fanainga+. Les principaux résultats du diagnostic ont été partagée et la note collective incluant des pistes d’amélioration de la FAR de masse proposées par les acteurs clés ont été présentés auprès des Ministères concernés.

Les formations en interne auprès des membres du réseau sur la technique de plaidoyer ainsi que sur le contexte de la FAR ont été également réalisées afin que le réseau puisse actionner ses ressources dans l’élaboration du document de plaidoyer.

Ces formations ont été suivi d’une séance de partages plénière à laquelle des responsables auprès des ministères concernés, à savoir le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, le ministère de la formation technique professionnelle et la communion parlementaire en charge de l’agriculture et de l’élevage ont participés s’est tenue à Antananarivo. Cette séance a permis également aux membres du réseau de se concorder avec ces techniciens sur le contenu de leurs propositions de cadres réglementaires du FAR.

Cette initiative répond également à un besoin immédiat car depuis quelques années, il a en effet été constaté la prolifération des formations de masse qui ne répondent même pas aux prérequis d’une formation agricole en tant qu’action de formation à grande échelle, adressée au milieu agricole et aux agriculteurs, portée par un ou plusieurs dispositifs, ancrée dans son territoire, dont les actions sont intégrées dans une vision nationale et régionale et mises en œuvre au niveau local (définition du dispositif FORMAPROD).

Les Etats généraux de l’Emploi et de la Formation qui s’est tenus en juillet 2024 s’est aussi penché sur le secteur du Développement Rural et a placé l’agriculture, l’élevage parmi les cinq secteurs d’activités à grands potentiels de croissance et de création d’emplois.  Une des grandes lignes de la résolution de ces états généraux est la rénovation de la FAR, de ce fait devant faire l’objet d’un investissement prioritaire pour le développement des compétences.

Avec cette reconnaissant de la FAR en tant que levier significatif de l’amélioration de la performance du secteur agricole, le Réseau FARMADA renforce ainsi son engagement pour poursuivre ses efforts en faveur de dispositifs de formation permettant aux jeunes d’acquérir des savoirs (connaissances), du savoir-faire (compétences) et du savoir-être (comportement) pour pouvoir exercer durablement un métier agricole (installation durable). L’initiative portée par le Réseau FARMADA, soutenue par Fanainga+ vise la consolidation des dispositifs de FAR de masse à Madagascar et ce pour une plus grande cohérence et complémentarité des dispositifs existants. La prochaine étape de cette initiative sera donc de pouvoir plaider pour cette actualisation du FAR pour les prochaines séances parlementaires.

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